Clément Renaud

du web social à l'économie sociale


Une petite réflexion autour de la possiblité de rétribuer l’utilisateur qui fait l’UGC dans un modèle coopératif de type économie sociale.

Commençons donc par un utilisateur lambda qui propose une info de valeur x sur la plateforme 2.0L’évaluation et la mise en forme en “dossier multimédia” représente la valeur ajoutée VA
_Le prix de vente est donc de la forme _prix=x+VA

le prix de vente étant variable selon l’acheteur et la nature de l’information (la taille du dossier)
la valeur VA étant calculée selon un taux proportionnel fixe par rapport au prix de vente

x est donc reversé au contributeur de départ
et VA revient à la structure qui vend l’info mise en forme.

en fait, si l’utilisateur peut gagner de l’argent, on est en droit de lui demander une adhésion/un investissement de départ forfaitaire. cela garanti en même temps un certain sérieux dans la production d’info par l’engagement financier.
(l’utilisateur peut aussi choisir de contribuer sans rétribution et sans adhésion.)

le modèle général devient donc en quelque sorte coopératif, une “coopérative d’information” avec des coopérateurs proposant des infos et rétribués pour cela. Les personnes y adhérant peuvent être physique ou morales et proposer à la vente leurs sources (pigistes, assocations, syndicats, utilisateurs lambda..)
En fonction des besoins (des clients), on peut même solliciter les assos pour leur contribution/pour devenir coopérateurs.
Ils sont rétribués pour leurs infos et en même temps nous réalisons un profit dessus à la revente qui nous permet d’assurer la viabilité.

Cela devient en quelque sorte une agence de presse multimédia, dont les sources (les acteurs locaux) sont rétribuées.

Un modèle d’entreprise SARL type SCIC ou SCOP est sûrement le plus approprié.

Le web 2.0 fonctionne sur ce mode coopératif, il s’agit donc de convertir cette dimension dans son économie.
En plus, le modèle coopératif d’entreprise se démarque nettement d’un fonctionnement purement capitaliste en restant dans une logique marchande a priori viable.

Reste à trouver quelques clients prêts à faire confiance à ce type de modèle, et c’est sans doute là le gros du travail.
Cela dépend surtout de la crédibilité d’une telle structure
et cette crédibilité est liée à la fois aux adhérents de la coopérative, à des partenaires et à notre travail en lui-même (donc à nos clients > le cercle vicieux du débutant).
La question est donc de savoir qui peut réellement acheter ce type de contenu.
Mais peut-être peut-on gager sur la nécessité pour la plupart des médias et des grandes structures à produire du contenu Web, qui plus est utilisant des sources différentes. Une dimension de l’info Web plus ciblée dans la provenance, plus “en profondeur”, qui viendrai en complément du couple traditionnel AFP/Reuters.

Pensez-vous qu’une telle structure puisse exister et être viabilisée ?
Que pensez-vous des modèles SCIC et SCOP ?

a bientot

_clément

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